L'économie du partage
  " Ensemble, consommons autrement ! "
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Paniers suspendus : un geste solidaire réinventé

"Celui qui peut, met. Celui qui ne peut pas, prend."

Article de Mai 2020
Venu tout droit d’Italie, ce message fleurit depuis le début du confinement sous différentes formes et aux quatre coins de la France. L’objectif ? Venir en aide aux personnes les plus démunies en mettant à leur disposition dans la rue de la nourriture et des produits de première nécessité.

Une initiative citoyenne dans le même esprit que les Boîtes Utiles, que nous ne pouvons qu’encourager au sein de Nous and Co !

Les paniers suspendus, une pratique lancée à Naples


Depuis les années 1950, les italiens et les italiennes ont coutume de boire un café au comptoir et d’en payer deux, laissant le second pour une personne dans le besoin. C’est la tradition des cafés suspendus, née à Naples durant la Seconde Guerre Mondiale, puis généralisée dans d’autres pays et sur d’autres produits comme, en France, avec les cafés en attente et les baguettes suspendues qui existent dans les bars et les boulangeries.

Alors que l’Italie est aujourd’hui confinée et que les cafés sont fermés, les napolitain.e.s ravivent leur tradition solidaire en inaugurant cette fois…le concept des paniers suspendus !
Accrochés aux balcons, des paniers en osier avec l’écriteau « Chi puo’, metta. Chi non puo’, prenda » (en français, « Celui qui peut, met. Celui qui ne peut pas, prend. ») descendent ainsi dans les rues et s’emplissent de vivres à destination des personnes dans le besoin.

Une source d’inspiration en France


Rapidement, l’initiative italienne est reprise en France et déclinée sous différentes formes.

A Nantes, l’association La Cloche en Pays de Loire (photo) encourage les nantais.e.s à s’emparer du dispositif et la magie opère dans plusieurs quartiers. Grâce aux voisin.e.s et aux passant.e.s, les paniers suspendus deviennent peu à peu des paniers partagés, comme au Carré Feydeau, où les riverain.e.s déposent denrées, produits d’hygiène et livres à destination des plus précaires. Dans le quartier Dalby, les habitant.e.s investissent spontanément la Boîte Utile pour y installer un panier. En effet, des Boîtes à dons se situent déjà dans l’espace public, en libre accès et sans logique de réciprocité.
A Rennes, c’est La Maison des citoyens qui invite chacun.ne à déposer des paniers alimentaires ou d’hygiène au seuil de sa maison, dans sa cage d’escalier ou encore dans les enseignes ouvertes.



Des partenariats au service de la solidarité

Les commerçants sont nombreux à rallier le mouvement au travers de partenariats avec des associations ou des collectivités locales.
L’enseigne lyonnaise Biolal propose des paniers suspendus qui sont distribués durant les maraudes hebdomadaires de l’association Main Tendue.
L’opération baptisée « Les suspendus de Rennes » élargit, quant à elle, le champ des possibles en permettant par exemple de suspendre une coupe de cheveux dans un salon !
En Gironde, en plus de l’appel à la générosité des citoyens, le Département finance chaque semaine 100 paniers de produits locaux et garantit qu’ils seront remis aux girondin.e.s démuni.e.s via des associations de solidarité.

Le maintien du lien social

Partout, le confinement fragilise des millions de personnes, les sans-abris en première ligne
mais aussi les petits salaires, les familles monoparentales et les étudiant.e.s cumulant
études et petits boulots. Leurs dépenses alimentaires augmentent alors que leurs revenus
baissent, sans parler de l’isolement.

Basés sur l’ économie du partage et le respect de l’anonymat, les paniers suspendus contribuent à venir en aide à ces personnes mais aussi à recréer du lien social. Un modèle qui, appliqué aux invendus, pourrait bien également réduire le gaspillage alimentaire. A perpétuer donc !


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